Les journées du Patrimoine à Bombyx
Ancienne usine de soierie de Mens
DIMANCHE 17 SEPTEMBRE à partir de 14h et jusqu’à 22h :
Visite de Bombyx, parcours sonore avec écoute d’interviews d’anciennes ouvrières et des descendants Pétrequin, exposition de photographies depuis la construction de l’usine jusqu’à aujourd’hui, installation artistique, petit musée d’objets liés à l’activité de soierie, projection de films sur le monde ouvriers (toute l’après-midi), concert lecture (19h), projection du film “L’homme à la caméra” de Dziga Vertov avec musique originale de Pierre Henry (21h). Buvette et restauration sur place.
Vous pouvez passer dès SAMEDI 16 SEPTEMBRE à 14h:
Nous ouvrons les portes pour une installation ouverte : fresque murale avec Antoine et Nino, sérigraphie de portraits d’ouvrières et typographie de leurs noms, installation artistique et récréative… Buvette ouverte.
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Pour en savoir un peu plus sur le ciné-concert du dimanche soir:
CINÉ/CONCERT
PIERRE HENRY L’HOMME A LA CAMERA
Film russe en version intégrale de Dziga Vertov (1929) Musique originale de Pierre Henry (1993) Musique réalisée au Studio Son/Ré
Réalisation et mise en scène de Dziga Vertov Avec : Michaël Kaufman (le cameraman) Production : Comité Pan-Ukrainien du cinéma et de la photographie Photographie : Michaël Kaufman Noir et Blanc. Muet. Scénario, montage : Dziga Vertov Restauration: Gosfilmofond à partir du négatif nitrate. Copie tirée du film de la Cinémathèque de Toulouse Projection à 20 images par secondes Durée : 1h20’
Texte de Pierre Henry à propos de son travail sur L’Homme à la caméra :
“Kino-Glaz… Ciné-oeil”. Il est évident que Dziga Vertov a cherché la vérité à l’état brut. Il a voulu saisir “la vie à l’improviste”. De même pour moi, le son est spontané et les manipulations déformantes ne changent vraiment rien. J’ai souvent saisi le phénomène auditif dans son naturel extrême (Variations pour une porte et un soupir). Ma musique se veut objective. J’attaque l’univers sonore de façon visible. L’oreille joue le rôle de l’oeil. Un oeil parfois surréel qui est utilisé comme capteur, comme analyseur. Réalité nouvelle des sons.
L’Homme à la caméra est un traité d’écriture de cinéma extraordinaire. La bande-son constitue un répertoire, un inventaire formel et poétique pour un film sans intertitres. C’est une tentative de “musique visuelle”. Vision d’une ville en soi, toute une journée, mais seulement quelques instants repérés comme thême, comme leitmotiv. En voici les principaux : l’activité du caméramen, la vie des gens, les mouvements de l’objectif, le film dans le film. Spectacle drôle et lyrique, musique hors incident, hors situations dramatiques. Intensité voisine, tonalité semblable, alchimie des correspondances. Entrée dans le silence, rupture, entrechoc d’éléments quasi simultanés, anecdotes contraires ou même pléonasmes. Ce “discours sur le monde”, ce montage d’idées musicales brisé, haché, fragmenté, apparaît discontinu. Pour cela, j’ai décidé de faire une musique anti “music score”, une musique décorative, harmonique.Une linéarité de rituel avec ses sons dédoublés, décomposés, surmultipliés; sons différentiels, sons additionnels. Enrichissement, appauvrissement : dynamique des surimpressions. Une recherche de synchronisme. Un jeu logique avec le réel. Quant à l’orchestration, pas de voix, peu de bruits, instruments joués, frappés, répétitions, pulsations douces ou frénétiques, veena, sitar, métaux de sculpteur, battement de mille métronomes. Analogie et identité sonore. Artifices et variations.
Pierre Henry